mercredi 20 novembre 2013

Automne

L'automne méridional n'a pas la luxuriance des arrière-saisons nordiques, c'est plutôt un lent glissement vers l'hiver. Le temps est plus mou, plus humide, traversé par les fulgurances du Mistral annonciatrices des transparentes lumières hivernales.
Mes petits compagnons disparaissent espèce après espèce, les uns se cachant, les autres laissant la place à leur progéniture. Oh, il y aura toujours un coin bien abrité où, aux heures les plus chaudes certains profiteront de quelques rayons de soleil, mais le gros de la troupe attendra le printemps pour pointer le bout d'une antenne.


Le soleil se lève derrière Castelnau.


Les Grèses à midi : tout est gris, immobile.


Un peu de couleur tout de même sur le Plaqueminier,


ou le Cornouiller sanguin.


Ces-bêtes-qui-piquent....

Les espèces prédatrices n'ont pas bonne presse, presque toujours précédées de rejet, phobie et autres sentiment peu favorable conduisant généralement au définitif coup de savate. Pourtant les mangeurs sont tout aussi beaux et passionnants que les mangés, et seule une toute petite minorité de ces espèces peut être considérée comme dangereuse, de plus se sont des espèces rares donc peu susceptibles d'être croisées. Les piqûres ou morsures sont toujours possibles et bien souvent désagréables, mais pour les éviter, il suffit de ne pas fourrer ses doigts n'importe où.
Les araignées sont innombrables et bien souvent minuscules et comme j'ai une très mauvaise vue, je ne vais vous montrer que des grosses bien visibles.... Quoique bien souvent elles savent se faire discrètes.
Il y aurait beaucoup à dire sur ces bêtes, mais je ne les connaît que très peu, donc je me contenterai que de cette information peu banale : Saviez-vous que les araignées peuvent voler? Il ne s'agit que d'un vol "passif", mais c'est un vol quand-même. Pour prendre de l'altitude, elles émettent un long fil dans un courant chaud qui emporte la bête dès que la portance est suffisante. Cette technique permet aux plus petites d'entre-elles (à ma connaissance) de se disséminer et de conquérir de cette façon de nouveaux territoires.

D'août à fin octobre les argiopes prennent de l'embonpoint en prévision de la ponte. Je profite de la disparition progressive de la petite faune qui m'occupait jusqu'alors pour les visiter régulièrement.
Pour commencer, l'Argiope lobée, une magnifique araignée de un à deux cm. sans les pattes.




L'Argiope frelon se comporte pratiquement de la même manière et se voit aux mêmes endroits et à la même période qui se prolonge toutefois un peu plus tard.





Grosses bêtes, grosses proies ; généralement, en fin de saison, les toiles près du sol permettent la chasse aux criquets.



Petit matin humide.



Les dernières images de la dernière de la saison.



Parmis les grosses, un gros, un mâle d'Epeire à dents de scie.



Dès que le costume se fait trop étroit, les araignées muent, ici Zoropsis spinimania à côté de sa vieille défroque. On voit sur le côté du thorax l'ouverture de sortie.


Deux ou trois curiosités


Il m'arrive de temps à autre de croiser une nouvelle tête. Il ne s'agit pas de rareté, mais d'une bestiole qui ordinairement sait se rendre invisible. Elles ont plusieurs stratégies dont la plus simple est de vivre cachée... Mais parfois c'est l'homochromie ou un habile camouflage qui les rend difficilement visibles.

Pour commencer, le Fulgore d'Europe, un petit insecte adepte de l'homochromie.


Celui-ci vient de muer et a laissé son ancienne garde-robe sous la feuille.


Cette punaise, un Réduve masqué, se couvre de poussière et se confond totalement avec son habitat.
Comme souvent chez les réduves qui sont des punaises carnivores, ça pique! celle-là est à manipules avec précaution.


Et pour terminer, le méridional Grillon des cistes.


Et voilà... A bientôt, Jacques