vendredi 21 décembre 2012

Toucher avec les yeux

Il y a des choses fragiles qu'il vaut mieux se contenter de regarder, la magie est souvent à ce prix.
Parfois je me dis qu'en coupant ce brin d'herbe ou en cassant cette brindille, l'image serait plus... Puis l'herbe coupée, la brindille cassée, l'image disparaît.
Un mystère vérifié maintes fois et que je n'ai jamais compris.


...Suite du message précédent...

Toucher les insectes est parfois possible, parfois aussi il vaut mieux s'abstenir, tel pour ce Scorpion languedocien capable d'infliger de douloureuses piqures, mais c'est un gros timide que l'on rencontre rarement et encore dans des lieux choisis : timide et délicat en plus. Enfin, il n'est actif que la nuit.
Pour résumer, peu de chances d'être au bon endroit au bon moment.


Sur cette image, on voit son terrier, le tout est recouvert d'une pierre plate.


Le Scorpion à pattes jaunes est quasi inoffensif pour l'homme et est très utile dans nos maisons en chassant des insectes dans les endroits étroits et inaccessibles.


Plusieurs punaises sont aussi des piqueuses diversement actives selon leur genre et espèce. Les phytophages peuvent aussi piquer, selon leur humeur, mais c'est dans la famille des Réduvidés qui se nourrissent d'insectes divers, que se trouve le Réduve irascible, fortement armé, avec lequel il vaut mieux éviter de jouer.


Les araignées ont mauvaise réputation, quasiment toujours à tort, elles sont très rapides et en présence de l'homme, utilisent leur vitesse pour fuir. Seules deux espèces, la Malmignatte et la lycose de Narbonne, peuvent provoquer douleurs et malaises. Ces deux-là, je ne les ai jamais rencontrées. Celle qui suit, le Saltique de Sloane est une chasseuse qui ne fait pas de toile mais saute sur les insectes passant à sa portée et bien qu'elle soit de taille respectable, ma seule crainte était qu'elle ne fuie avant que je puisse la mettre en image.


Encore une superbe bête : la Micrommate de Ligurie.


Encore parmi les élégantes, la Pisaure admirable.


Les araignées crabes ne tissent pas de toiles mais sont d'une extrême agilité pour se saisir de leurs proies, ici une Xysticus.


Pas besoin d'aller bien loin, sur le Camélia de la cour : Neriene radiata.


 Cette grosse araignée n'en est pas une et ne pique pas, il s'agit d'un Opilion, Phalangium opilio.




Pour terminer cette série de "huit pattes", une habituée de l'automne : Araneus pallidus.


Je souhaite à tous un bon Noël, à bientôt pour la suite, Jacques.

vendredi 14 décembre 2012

Arbre de Noël

Ma foi, St-Quentin-la-Poterie n'est pas vraiment le coin des profondes forêts de sapins, mais on a aussi nos arbres de Noël, de plus dame nature les a pourvus de boules.
Si le temps n'est pas trop sévère, les oiseaux en laisseront quelques unes pour Noël.


Les bêtes

Les insectes peu visibles ne sont pas forcément les plus rares et ceux dont la rareté est notoire peuvent se trouver nombreux à certains endroits au moment favorable. Il y a aussi ceux qui ont attiré mon attention par leur aspect insolite, coloré, drôle ou impressionnant.
Les images qui suivent couvrent ces trois dernières années, certaines ont déjà paru dans les messages du début de l'année que j'ai "sauvagement" effacés.

La rencontre la plus insolite de cette année est le Cébrion géant. Ce coléoptère de taille moyenne à la jolie teinte brune aux reflets blonds n'attire pas spécialement l'attention. La surprise est arrivée plus tard en face de mes livres et de l'ordinateur : mis à part sa description et quelques récits de rencontres, rien, nada!
En général lors d'une rencontre, le plaisir est doublé par la découverte du mode d'existence, l'alimentation, les mœurs de la bête en question, mais là je me suis trouvé face à une biologie en peau de chagrin.
Donc, ce méridional, sans être particulièrement rare a fait sienne la devise : "Pour vivre heureux, vivons cachés" devise qu'il applique à la lettre en tout cas en ce qui concerne sa discrétion. Le mâle seul n'apparaissant qu'après la première pluie abondante d'automne et rejoignant une femelle pratiquement sans ailes se tenant à l'orée de son trou, puis tout ce petit monde disparaît à nouveau.


Phasme
Encore parmi les "pas rares" il y a ceux que l'on croise souvent sans les voir, et pour cause!



Toujours parmi les discrets, un original : le Diablotin, proche des Mantidés. Celui-ci a fait le voyage garrigue - maison incognito, accroché à ma veste.



Les criquets ont aussi leurs timides, les Tetrigidés, une petite famille de lilliputiens pas plus gros qu'une grosse mouche.


Ni rare ni spécialement discret, le Criquet Egyptien (qui n'est pas le ravageur africain) passe du vert fluo au brun-beige en devenant adulte tout en conservant ses yeux rayés.



Ni criquet qui eux ont les antennes courtes, ni originale, ni spécialement timide, simplement très jolie, une sauterelle, le Phanoptère liliacé.


Pour en terminer avec les sauteurs, la bouille originale d'un tout petit criquet, le Criquet pansu.


La suite pour plus tard, à bientôt, Jacques.

mardi 4 décembre 2012

Bientôt l'hiver


La pâte :

200 g. de farine.
100 g. de beurre salé.
Faire une pâte bien homogène et réserver au frigo quelques heures à l'avance.

La tarte :

Choisir 4 pommes bien goûteuses, les peler et les partager en 8 quartiers chacune.
Mélanger une bonne poignée de farine plus la même quantité de sucre et faites-en un moelleux tapis sur lequel vous disposerez les quartiers de pommes.
Saupoudrer de sucre et d'un soupçon de canelle.
Pour la cuisson, ça dépend du moule, dans les moules en terre qui ont ma préférence, compter 40 à 45 minutes.

Je vous avait déjà parlé de mon goût prononcé pour les Lycènes et plus particulièrement pour les Azurés de tous bords. Cette année, l'arrière saison s'est prolongée jusqu'à fin-novembre pour ces espèces, un bon mois de plus que ce qui est "officiellement" prévu, comme quoi...

Donc, une tarte aux pommes pour me faire pardonner cette surabondance d'images d'Azurés communs. Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que j'en vois un, j'ai l'impression que c'est le premier.

Pour commencer, trois images d'une parade.




Ici, il ne s'agit pas d'un couple, mais de deux mâles posés pour la nuit.


Une petite femelle qui a connu les outrages du temps.


Une des particularité de l'Azuré commun est la multiplicités de tailles et de couleurs qu'ils peuvent prendre, au point qu'il faut parfois pas mal de pratique pour reconnaître à coup sûr le plus commun de nos azurés.
Ici, malgré la teinte bleutée, je pense qu'il s'agit d'une femelle, mais de là à en être certain...


Encore une femelle.


Toujours une femelle aux reflets cuivrés dans la lumière du matin.


A contre-jour, toujours dans une lumière matinale.


Un mâle tout frais sur un Calament népéta, une des plantes qu'ils aiment butiner.


Et pour terminer cette série, les derniers de la saison, mi-novembre pour le premier et fin novembre pour le second. Sur la seconde image, on peut remarquer l'étonnant état de fraîcheur de ce petit mâle, ce qui montre que les générations se succèdent jusque tard en automne, peut-être une année particulièrement favorable.
Pour juger de l'état de fraîcheur, il faut regarder les franges blanches du papillon : effilochées sur le premier et encore bien nettes sur le second malgré l'accroc.



A bientôt, Jacques.




mercredi 31 octobre 2012

Un livre

Je ne sais pas comment vous vous y prenez, mais moi, lorsque j'ai un nouveau livre en main, je l'explore avant de le lire.
Celui-ci, j'ai bien failli le mettre sur la pile "à voir plus tard". Le début ne m'a guère attiré et la fin ne passionnant pas plus, je l'ai commencé par le milieu, lorsque je suis tombé sur cette sitation de C. Darwin :
"Hier, je me suis endormi dans l'herbe et je me suis réveillé avec un chœur d'oiseaux qui chantaient autour de moi, avec des écureuils qui grimpaient aux arbres, avec un pivert qui riait, et c'était une scène ravissante, et je me moquais comme d'une guigne de l'origine de ces oiseaux et de ces animaux."
Pas commode de commencer un livre par le milieu, mais bon, en grignotant le texte alternativement en amont puis en aval, j'ai fini par y trouver mon miel :
 "C'est une chose étrange à la fin que le monde" de Jean d'Ormesson.


Pas trop dans mon habitude de vous présenter des insectes mort, mais celui-ci, d'une part est magnifique, d'autre part, je ne le croise pas tous les jours, ensuite il a été trouvé dans cet état par ma voisine. Tributaire du Pin, ce beau bupreste répond au nom de Calcophora mariana massiliensis.


Visiteur habituel par chez moi, ce Criquet égyptien se trouvait sur la chaînette de la cloche d'entrée.


Visiteuse des lavandes que je trouve dans les parties bien exposées de la Garrigue, cette Zygène de la petite coronille (si je me souviens bien) est une des dernières, voir la dernière zygène que je croise en fin de saison.


Visible jusqu'en mi-septembre, le minuscule Azuré du thym.


Si vous croyiez être débarrassés de mes images d'Azurés communs, c'est raté, et je crois bien que je vous en collerai d'autres...


A propos, en voilà deux autres dans la rosée du matin, qui, elle, n'est pas courante par ici.



Les puristes vont râler, bien que pratiquement impossible à différencier du Soufré, j'ai décidé que ce couple en miroir était des Fluorés, une espèce bien plus commune et plus en accord avec un biotope de garrigue.


Une jolie mouche qui se croise assez facilement en automne, cette tachinaire se nomme Ectophasia oblongua.


En chasse dans les herbes, une Mante religieuse.


Pour terminer, une sauterelle, je n'ai pas demandé de confirmation, mais je crois bien avoir à faire à Tylopsis lilifolia.


A bientôt, Jacques.

vendredi 5 octobre 2012

Atahualpa Yupanqui

Dans les années quatre-vingt, j'ai eu la chance d'assister à un concert de Atahualpa Yupanqui, chance aussi que ce soit dans une petite salle où nous étions proches les uns des autres. Il y eut un petit incident durant la soirée : un spectateur a regardé sa montre ce qui n'a pas échappé à Atahualpa Yupanqui. La réponse fut immédiate, le vieux poète a levé un sourcil et dit : "Ma montre à moi, c'est mon cœur".
En vous racontant ce souvenir, je continue à vous parler du temps qui passe. Peut-être que la liberté de parole s'attrape jeune chez certains mais selon mon expérience, elle se renforce avec l'âge.


Automne toujours

Les punaises, ça pique parfois, certaines puent lorsqu'on les prend dans les mains mais toutes sont belles et intéressante à regarder.
Pour commencer, l'omniprésente punaise arlequin, si répandue dans mon coin que j'oublie souvent d'y faire attention. Pour commencer, le dessus.


Puis le dessous.


Les punaises, au cours de leurs mues successives, prennent des formes assez éloignées de l'insecte adulte. Ici, c'est encore le Pentatome italien.


Encore la même, juste après sa dernière mue. (Une image de l'an dernier).



La Punaise rouge du chou, pas toujours rouge d'ailleurs, Eurydema ornata.


Sur une baie de Rouvet, une famille de Canthophorus melanopterus.


Chez les Carpocoris, c'est surtout pudicus qui se ballade dans mon coin. Les punaises du genre Carpocoris ont toutes une fâcheuse tendance à se ressembler et sont assez délicates à identifier.


La même dans un numéro de funambule.



On pourrait croire que... Eh bien non, ce n'est pas une famille de Carpocoris, ce sosie fait partie d'un autre genre, il s'agit de Codophila varia. Si je me trompe, "on" se chargera bien de me remonter les bretelles!


Au jardin,Strass et paillettes pour Rhopalus subrufus.


Pour cette dernière, je donne ma langue au chat : Carpocoris / Codophila, je vous laisse le choix...


 Voilà, j'espère ne pas vous avoir donné une indigestion de punaises et de latin. Je varierais les plaisirs un autre jour!

A bientôt, Jacques