jeudi 26 septembre 2013

Le dit du ruisseau

Saviez-vous que les ruisseaux parlent? Ça, je le sais depuis belle lurette, en tout cas dès l'enfance.
En ce temps-là, ils me parlaient si fort que j'en oubliais les vaches que je devais garder. Lorsque vers les quatre heures, quand mon père venait récupérer le troupeau, il devait commencer par me trouver...
 ... Forcément au bord de l'eau, puis nous partions ensemble à la recherche du troupeau qui avait profité de mon étourderie pour prendre la poudre d'escampette.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir été grondé à ce sujet, mon père devait sûrement reconnaître dans mon attitude quelque chose qui lui ressemblait.



Les images qui suivent ont toutes été prises dans deux petits ruisseaux proches de St-Quentin-la-Poterie, à la fin de cet été. Peu d'espèces concernées, deux espèces de Caloptéryx : le Caloptéryx vierge et le Caloptéryx hémorroïdal ; ce sont ces libellules noires plus un ou deux Leste vert, à la parure émeraude.
Toutes les images ont été prises en début de soirée, quand la lumière se fait plus belle.
Les libellules (où plus précisément dans ce cas, les demoiselles qui se démarquent par leurs yeux en forme de billes de chaque côté de la tête et leur corps filiforme), chassent de petits insectes qui volent au dessus de l'eau. Elles ne font pas cas de la situation pourvu que la lumière soit favorable et le gibier abondant.









Les bonnes places sont chères et se défendent âprement, en prenant des postures d'intimidation.



Le leste vert au reflet métallique.


Au dessus de l'eau, une autre chasseuse. (Tetragnatha sp)


Visite d'une éphémère, (Ephemera danica).


Envol d'un Caloptéryx.


Cet insecte est magnifique et ses ailes délicatement nervurées.


L'heure avançant, seuls quelques rares rayons traversent encore le feuillage.


Au coucher du soleil, tout le monde disparaît, puis, un peu plus tard à certains endroits, la chasse reprend.


Le soleil est couché depuis un moment déjà mais colore encore les nuages qui se reflètent dans le ruisseau, d'un rose saumon délicat.


A bientôt, Jacques.





mardi 3 septembre 2013

Miroir, mon beau miroir.

Les mots ne sont pas faciles à mettre en place lorsqu'il s'agit de nos relations à l'environnement, ils peinent et renâclent à nous chanter une musique agréable.
L'histoire qui suit s'est passée il y a un bon nombre d'années, elle parle d'une rivière qui tailla son chemin dans le calcaire du piémont jurassien. Elle fût mon terrain de jeux dès l'enfance puis pendant un bon nombre d'années. Sautant de barrages en conduites forcées, elle s'ingénie à recréer son monde dès que la pression se relâche. Bien sûr, c'est ces endroits redevenus sauvages que je me plaisais à parcourir. Mais si sa puissance créatrice n'avait de cesse, l'homme veillait à protéger ses acquis. C'est ainsi que je découvris un soir une pelle mécanique chenillée, menaçante, sur de magnifiques gravières au fond des gorges. C'était plus qu'une menace et c'est les yeux mouillés de peine et de rage que je remontais le sentier.
Ce n'est que des années plus tard que j'ai revisité cet endroit, il était devenu difficile d'accès, une eau noirâtre et profonde le rendait angoissant, presque menaçant.

Un voile de neige recouvre les gravières.


Fin du bal pour les cigales

C'est la rentrée des classes, le bal est terminé. Les rejetons issus de cette joyeuse fête sont sous terre à la recherche de quelque racine à sucer, ils nous reviendront ailés chanter leur sérénade d'ici quelques années...

La Cigale plébéienne, une des deux principales espèces présentes par ici.


Cigale grise en train de se servir une lichette de sève.


Ponte de Cigale grise dans la tige d'une carotte sauvage


Encore un peu d'été

Chaque début d'été, je dis à ma voisine : "Sitôt l'été commencé, il est déjà terminé...". Ben voilà, nous sommes déjà à la porte de l'automne.
Quelques souvenirs de canicule avant la transparence des ciels d'octobre.

La tête de clown du Sympétrum à nervures rouges


Les Sympétrum ne sont pas toujours faciles à reconnaître, là c'est probablement un Sympétrum strié devant un champ de tournesols.


Un Orthétrum réticulé se chauffant aux derniers rayons sur le mur d'un mazet.


Là, c'est Madame Orthétrum réticulé qui s'en met plein la lampe.


Un coup d'œil à l'intrus... Mais elle ne lâche pas le morceau!


Rouge Ferrari dans la lumière du matin, un couple de longicornes Purpuricenus budensi.


Encore un fourmilion géant.


Un escargot équilibriste


Une araignée et sa toile dans la lumière dorée du crépuscule.


Une Eppiphigère, toujours dans la lumière des fin de soirées d'été.


Un message sans papillon... Pas possible!
Chaque année, celui-ci me dit que les jours sont déjà plus courts : le Chevron blanc.


Le dernier rayon du jour..


A bientôt, Jacques.