En ce temps-là, ils me parlaient si fort que j'en oubliais les vaches que je devais garder. Lorsque vers les quatre heures, quand mon père venait récupérer le troupeau, il devait commencer par me trouver...
... Forcément au bord de l'eau, puis nous partions ensemble à la recherche du troupeau qui avait profité de mon étourderie pour prendre la poudre d'escampette.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir été grondé à ce sujet, mon père devait sûrement reconnaître dans mon attitude quelque chose qui lui ressemblait.
Les images qui suivent ont toutes été prises dans deux petits ruisseaux proches de St-Quentin-la-Poterie, à la fin de cet été. Peu d'espèces concernées, deux espèces de Caloptéryx : le Caloptéryx vierge et le Caloptéryx hémorroïdal ; ce sont ces libellules noires plus un ou deux Leste vert, à la parure émeraude.
Toutes les images ont été prises en début de soirée, quand la lumière se fait plus belle.
Les libellules (où plus précisément dans ce cas, les demoiselles qui se démarquent par leurs yeux en forme de billes de chaque côté de la tête et leur corps filiforme), chassent de petits insectes qui volent au dessus de l'eau. Elles ne font pas cas de la situation pourvu que la lumière soit favorable et le gibier abondant.
Les bonnes places sont chères et se défendent âprement, en prenant des postures d'intimidation.
Le leste vert au reflet métallique.
Au dessus de l'eau, une autre chasseuse. (Tetragnatha sp)
Visite d'une éphémère, (Ephemera danica).
Envol d'un Caloptéryx.
Cet insecte est magnifique et ses ailes délicatement nervurées.
L'heure avançant, seuls quelques rares rayons traversent encore le feuillage.
Au coucher du soleil, tout le monde disparaît, puis, un peu plus tard à certains endroits, la chasse reprend.
Le soleil est couché depuis un moment déjà mais colore encore les nuages qui se reflètent dans le ruisseau, d'un rose saumon délicat.
A bientôt, Jacques.
Non seulement je me régale de vos photos, mais je me délecte de vos récits. Moi aussi, j'ai gardé les vaches, moi aussi j'avais un père qui me trouvait toujours des idées de vacances: foin, vigne à attacher, betteraves à éclaircir, jardin et cuisine...mais aussi l'enclos de lapins de garenne, les poules, les pigeons, des chats et des chiens à cajoler...Avec du recul, je lui dois beaucoup, il m'a donné les bases et les noms des herbes pas en latin, mais en patois ! et le sens du travail et la passion d'être dehors.
RépondreSupprimer