lundi 17 mars 2014

Valse-hésitation

A force de tergiverser, de me dire : celle-ci je la mets, celle-là pas, de raconter que le printemps est en avance, de fénéanter et de tourner en rond, le temps est passé, la floraison des abricotiers a remplacé celle des amandiers, les éclosions et apparitions se succèdent, le constat de une ou deux absences me préoccupe aussi, enfin bref il est grand temps de vous donner quelques nouvelles de mon petit coin de garrigue.

Quelques floraisons

Avec en tête, les amandiers, c'était il y a une dizaine de jours.











Ne pas oublier la jolie et discrète Véronique


Ni la Barlie de Robert, première orchidée de la saison.


L'Escoule

Pas très loin de chez moi en pleine garrigue coule à longueur d'année  une source fraîche et transparente au débit presque constant, l'Escoule. Les gens du Chabian y ont installé un lavoir, une suite de bassins petits et plus grands, de canaux en pierre et un mazet pour y abriter la source. Ce lieu est très beau et conserve encore l'écho des bruits, murmures et rires des Dames du Chabian ; comme il se trouve au bord de l'une de mes routes favorites de cycliste, j'y fait souvent halte pour m'y reposer et rêver un peu de toute la vie qui l'habitait autrefois.
Le fond moussu des bassin donne à l'eau toutes les nuances allant d'un émeraude profond au vert le plus tendre et abrite toute une petite faune parmi laquelle quelques punaises aquatiques.



Je commence par des Velia sp, une petite punaise qui marche sur l'eau, un peu comme les Gerris, mais d'une démarche moins saccadée.


Les Noctonectes nagent entre deux eaux mais se tiennent souvent tout près de la surface pour y respirer et chasser. Les punaises d'eau sont carnivores et peuvent piquer, parfois assez douloureusement une main trop téméraire, donc il vaut mieux les laisser tranquilles...


Et pour terminer, les bien connues Gerris, qui dansent et tourbillonnent sur la surface.



Petites bêtes

Dans les champs et les bois pas de prise de tête, le soleil brille : on émerge, on bourgeonne, on s'accouple, on se mange... Bref on vit.

Pour commencer, une Brunette ; cette petite libellule passe l'hiver à l'état d'adulte et se montre dès que la température monte un peu.


Par ici, Robert le diable se fait discret, probablement peu amateur du climat méridional, je l'ai vu un où deux jours puis plus rien... C'est pareil à chaque début de saison.



L'Echancré se rencontre plus aisément en cette période mais se fait assez discret le restant de l'année, pourtant ici on a affaire à un vrai méridional.


Un petit mâle tout frais éclos de Piéride de la rave se montre bien entreprenant avec une dame Citron de Provence... Mais quand on est pas de la même espèce, pas facile de se faire comprendre.


Parade nuptiale  du Citron de Provence, le mâle se reconnaît à sa tache orange.



Ces jours-ci, on peut aussi voir chasser la Cicindèle des champs, un joli coléoptère d'une stupéfiante vivacité.




Les Euphorbes commencent à fleurir et les araignées chasseuses se rapprochent du garde-manger ; ici une Oxyopes sp encore bien petite.


Pour finir, un souvenir de l'humidité de cette fin d'hiver...


A bientôt, bon printemps à tous, Jacques.